Fuchsia Groan Mercurial Mood
Messages : 1058 Date d'inscription : 17/02/2010 Age : 47 Localisation : Au Cloaque des Carmélites. Humeur : Endormie.
| Sujet: L'Imaginarium du Dr Parnassus Ven 5 Mar - 17:35 | |
| Bon, j'ai vu le film. Je passe en vitesse pour laisser mes premières impressions. Deux ans et quelques mois que j'attends ce film et... pas déçue, non. Au contraire. Le film manque d'un certain manque de rythme, c'est indéniable. Mais il m'a incroyablement remuée, c'est indéniable là encore. Sous la beauté des décors suinte quelque chose de très noir, de doux-amer parfois, de désabusé. M. Tom est formidable (mais c'est M. Tom, soit l'un des plus beaux Diables au cinéma), Plummer est magistral. Dans le lot des remplacants, celui qui tire son épingle du jeu est incontestablement, à mon sens, Colin Farrell, même si c'est lui qui se taille la part du lion, scénario oblige. Ce qui aurait pu être un frein se révèle être une très bonne surprise : Tony prend finalement le visage que les gens en face de lui imaginent. Exemple : quand c'est Johnny Depp, la femme lui dit qu'elle l'a toujours imaginé ainsi. On pointe du doigt le modernisme, ces gens incapables de voir la beauté d'une petite roulotte sortie d'un autre temps. Le scénario, très riche, donne finalement plus qu'il ne résout de questions. Gilliam est généreux avec les rêveurs, même si leur place dans ce monde n'est pas la meilleure. La relation entre le Diable et Parnassus est une des meilleures choses du film. Une relation faite de défis, de compréhension, de mauvais tours, mais lien très fort. Illustration du concept de la balance du bien et du mal. Mais n'allez pas croire les critiques qui parlent de manichéisme à deux balles : le film est très loin de l'être, les personnages en sont également très loin. Nous ne sommes pas les marionnettes du Diable ou d'une quelconque force au dessus de nous, mais des humains à qui on donne le choix. Le Diable ne fait que proposer. Pour les fans des Monty Pythons, toute la séquence avec Jude Law (un peu fade dans le rôle) est monty-pythonesque et rappelle les animations de Gilliam à l'époque (le décor fait de collines verdoyantes, les échelles qui montent jusqu'aux nuages, la séquence avec les policiers dansants...). Il y a énormément de choses à dire sur le film. Critique sociale, critique des médias, critique du modernisme, auto-références et références à l'ésotérisme via les cartes du tarot. C'est riche, baroque, foutraque, généreux, bizarre, parfois flou. Le film ressemble à un rêve, son étrangeté (ce qui est une des meilleures critiques que je puisse le faire) fait qu'il mérite une seconde vision. A la première, on est embarqué. Les deux heures passsent comme un bon chocolat, un peu amer. J'y reviendrais. J'y pense encore aujourd'hui, ce qui est bon signe. Et puis, parmi les plus belles idées : si l'univers ne s'écroule pas, c'est que quelque part dans le monde, quelqu'un raconte une histoire. | |
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